Popier Popol
L’étoile de mer

12.5×18
14euros
Ballottée entre un studio miteux, des relations affectives inconsistantes et un travail morne, l’héroïne, trentenaire, s’empêtre avec étonnement dans des normes sociales bancales. Dans une langue précise, Popier Popol cerne avec un humour implacable l’absurde et la violence de la vie quotidienne.
Lucie Hébert
Les victimes n’étaient pas assez belles

13×20,5 15 euros
Les monuments aux morts de la Deuxième Guerre mondiale sont nombreux dans nos villes. Les hommages aux déportés et fusillés sont ritualisés et leur tragédie est l’objet d’un apprentissage scolaire. Pourtant, au cœur de ce « devoir de mémoire » se cache un oubli de taille.
Méthodiquement, le sort terrible d’une partie de ces victimes a été doublé d’un oubli institutionnel. Parce qu’ils ont été considérés comme coupables de faits de droit commun, la République française a fait de ces hommes et ces femmes des parias de la mémoire et du droit à la réparation. Lucie Hébert nous raconte l’histoire de la mise au ban de ceux qui ont été jugés indignes de la République.
Antonin Artaud
Aliéner l’acteur

11×17 9 euros
préface de Cristina De Simone
Le théâtre de la cruauté est une attention constante pour Antonin Artaud. Mais, après la guerre et le long internement asilaire, sa quête devient désormais une affaire de souffle et de profération, une profération agissante, « perforante », pour « guérir et régenter la vie ». Dans ces textes-manifestes écrits et proférés en 1947, l’oralité est pratiquée dans la tentative furieuse de réinventer le langage, mais aussi de se refaire, de se refaire un corps, pour une « révolution intégrale ». Contre l’aliénation moderne qui s’exerce jusque dans nos corps, Artaud s’efforce d’être « un définitif aliéné ».
José Maria Arguedas
Le Renard d’en haut et le Renard d’en bas

14×21 20euros
Dans Le Renard d’en haut et le Renard d’en bas, le lecteur découvre Chimbote, ville côtière du Pérou, aux côtés d’un peuple désorienté par la cruauté du capitalisme. José María Arguedas décrit les bouleversements d’une époque, la fin d’un monde où sont emportés les humains et la nature.
C’est une œuvre totale, un roman testamentaire entre journaux et récits où l’on chemine avec la mort. La violence dépeinte y est aussi la tragédie d’un auteur qui clôt son texte sur l’annonce de son suicide.
Avant-propos de J.M.G. Le Clézio.
presse
En attendant nadeau
Le monde diplomatique
Mohammed Kenzi La menthe sauvage
12,5X18 12 euros
Né en Algérie près de Maghnia en 1953, Mohammed Kenzi débarque en France pendant la guerre. En 1960 il y rejoint, avec sa famille, son père devenu ouvrier et parti quelques années auparavant. Dans le bidonville, il voit la terreur se poursuivre par la misère et le racisme. L’intensité de l’écriture répond à celle du quotidien : des violences familiales à l’autorité brutale du père, de l’école buissonnière aux terrains vagues, des luttes étudiantes aux concerts de free jazz. Ce monde, pas si lointain, est celui dans lequel la vie se fraie un chemin malgré l’épaisseur du béton.
presse
Diacritik
« J’ai grandi dans un sillon particulier qui m’a permis de sortir vivant de toute cette période.«
Contretemps
France inter
» Une vie en exil » Des vies Françaises »
Antoine Dubiau Écofascismes
11 x 17 cm
10,00€

L’écofascisme semble réductible à sa fonction d’insulte politique. Cet usage masque les appropriations concrètes des enjeux écologiques par les idéologies et les organisations fascistes. Si l’extrême-droite paraît à première vue hostile à toute politique environnementale, il existe bien un risque écofasciste s’adossant à une véritable conviction écologique ainsi qu’à de robustes bases idéologiques. Contrairement à sa conception politique courante, l’écologie n’est donc pas naturellement de gauche. Le discours écologique doit être clarifié pour échapper aux différentes formes de fascisation de l’écologie.
Presse
Reporterre
« N’en déplaise à Hugo Clément, «l’écologie est forcément politique«
Basta
« Pour qui s’attache à penser une écologie émancipatrice, ce livre est esentiel à la compréhension du danger écofasciste. » Reporterre
« un essai qui revient sur l’histoire des récupérations fascistes de l’écologie et propose des pistes pour les éviter dansla lutte contre le changement climatique. » Télérama
« Un travail salutaire pour armer l’écologie d’antifascisme » Ballast
France culture
Philosophie magazine
https://www.philomag.com/articles/ecofascismes-comment-lextreme-droite-sest-emparee-de-lecologie
Ballast https://www.revue-ballast.fr/cartouches-77/
Le nouvel observateur
Raoul Vaneigem Rien ne résiste à la joie de vivre.
Avril 2022
11×17 60 pages 7 euros

Que nous reste-t-il à espérer dans un monde aussi sombre, dévoré par le fascisme, le contrôle des corps et la marchandise ? Rien. Car tout est déjà-là : pour lutter contre la tristesse, le ressentiment et la haine qui partout gangrènent nos existences, Raoul Vaneigem lance ici un appel à la joie, à la liberté et à l’entraide. Par la poésie qui le caractérise, Raoul Vaneigem continue de tracer le sillon de sa pensée claire et sans concessions. : « Nous faudra-t-il crever de ne pas vivre pour réaliser que ceux qui gèrent nos existences la cancérisent ? »
Presse
« un appel revigorant » Les inrocks
Les Mains dans le dos, Dans la foule.
Mars 2022
12×18.5 – 200pages -10euros

Vous voilà dans la rue, au milieu de la foule. À votre gauche, une camionnette rouge et jaune crachote des slogans. À votre droite, des gens s’affairent autour d’une banderole. On vous tend un tract. Loin devant, vous entendez une clameur. Qu’allez-vous faire ?
Écrit à partir d’histoires vécues ou entendues, ce livre dont vous êtes le héros embrasse le temps d’une manifestation. Ballotté.e par le hasard et la foule, vous guetterez ces instants volés à la contrainte et les précieux coups du sort qui forment les rencontres. Ce sont vos choix qui détermineront votre aventure. Vous pourrez y aller et venir à votre guise, volontaire ou à la dérive, et toujours recommencer.
Presse
David Dufresnes
twitch Modiiie
https://www.twitch.tv/videos/1434239291
Jason Smith, Les capitalistes rêvent-ils de moutons électriques ?
Novembre 2021.
13×20,5 – 240 pages – 15€
Traduction : Laure Deslandes / Préface : Daria Saburova

L’automation du travail alimente la nouvelle mythologie capitaliste. Quand cette technologie révolutionnaire sera totalement implantée, débutera une nouvelle ère de création prodigieuse de richesse. Voilà ce que l’on nous dit. Le monde des voitures, des villes, des maisons, des hôpitaux connectés pourrait aussi se révéler être un monde de chômage, de misère, de précarité pour beaucoup, si ce n’est pour une majorité de la population. Cet ouvrage pose la question de savoir si le travail peut se débarrasser de l’humain, si un monde de machines est désirable.
Presse:
Contretemps
Vers un monde sans travail ? Derrière la mythologie capitaliste, la lutte des classes
Médiapart : « Un livre lucide, antidote au « solutionnisme technologique ». »
Max Rousseau & Vincent Béal, Plus vite que le cœur d’un mortel. Désurbanisation et résistances dans l’Amérique abandonnée
Octobre 2021.
13×20,5 – 240 pages – 15€

Ségréguée, paupérisée et vidée, Cleveland est passée du statut de métropole florissante à celui de cauchemar urbain. Massivement démolis, ses quartiers noirs sont progressivement rendus à la nature. Les conservateurs y extraient les dernières richesses tandis que racisme et austérité avancent masqués derrière des algorithmes.
De ce paysage dystopique, une vision alternative émerge pourtant : celle d’un futur agricole et coopératif. Dix ans après le crash déclenché par l’effondrement des subprimes, ce livre offre une plongée dans l’épicentre de la dernière crise globale. En donnant la parole à celles et ceux qui sont confrontés au déclin extrême, il cherche à éclairer l’Amérique urbaine abandonnée.
Presse:
Télérama » Un récit captivant » ( TT)
Le courrier des maires:
https://www.courrierdesmaires.fr/98698/les-politiques-dattractivite-dans-les-villes-en-declin-sont-contre-productives/
Le nouvel Observateur:
https://www.nouvelobs.com/idees/20211211.OBS52060/12-essais-pour-passer-l-hiver-et-offrir-a-noel.html
Alternatives économiques
https://www.alternatives-economiques.fr/ainsi-villes-meurent/00101847
France info, À livre ouvert, https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=RYK_pZtoYQY&feature=emb_logo
Les echos
https://www.lesechos.fr/idees-debats/livres/cleveland-symbole-de-lamerique-abandonnee-1775697
Pierre Douillard-Lefèvre, Nous sommes en guerre. Terreur d’Etat et militarisation de la Police
Septembre 2021.
12,5×18 – 240 pages – 12€

Dans la pénombre sécuritaire de l’époque, la question de la répression est devenue centrale. Sur fond d’écrasement de toutes les oppositions et d’états d’urgence illimités, il est désormais largement admis que le pouvoir ne tient que par sa police. Si la question du maintien de l’ordre est désormais sur le devant de la scène médiatique, il s’agit de l’aboutissement d’un processus qui s’étend sur plusieurs décennies, dont les banlieues, puis les protestations indociles ont été les laboratoires. Alors que l’horizon ne cesse de s’obscurcir et le régime policier d’étendre sa toute puissance, ce livre retrace la généalogie d’une militarisation du maintien de l’ordre, et propose des pistes pour y résister.
Presse:
Interview par David Dufresne
https://www.blast-info.fr/articles/2021/la-police-est-en-guerre-contre-nous-2loPNNDcQMqyq2GG7wl7FA
émancipation
https://www.emancipation.fr/2021/10/12/quand-lobscurite-securitaire-avance/
Paul Mattick, Les limites de l’intégration
Juillet 2021.
10×18 – 200 pages – 10€

En 1964, Marcuse publie L’Homme unidimensionnel dans lequel il analyse les mutations de la consommation et la réalisation d’un consensus social-libéral épuisant la critique et les potentialités révolutionnaires : la classe ouvrière aurait été parfaitement intégrée au processus de stabilisation de la société de classe, déplaçant l’enjeu révolutionnaire vers les marginaux, la contre-culture et l’intelligentsia.
Paul Mattick (1904-1981), un des plus grands penseurs marxistes et conseillistes américains, y répond en montrant les limites de l’intégration prolétaire dans le capitalisme. Un texte de 1969 d’une actualité déconcertante au regard des soulèvements populaires contemporains de par le monde.
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Benoît Dauguet, Mesures contre nature. Mythes et rouages de la compensation
Juin 2021.
13×20,5 – 220 pages – 14€

La compensation écologique se présente comme la solution permettant de concilier développement économique et protection de la nature. Sa logique est simple : si un projet d’aménagement dégrade l’environnement, il suffit de mettre en place un certain nombre de mesures environnementales qui permettraient de compenser ces dommages.
Loin d’être politiquement neutre, ce dispositif repose en fait sur une logique faisant des aménageurs les principaux acteurs de la protection de la nature. Ce livre permet de comprendre comment les bétonneurs du monde se saisissent de la question environnementale, pour la reformuler à leur avantage – hypothéquant durablement un avenir réellement écologique.
Presse:
Revue Terrestre: https://www.terrestres.org/2021/07/29/mesures-contre-nature/
Lundi am: https://lundi.am/Mesures-contre-nature
Gwenola Ricordeau, Crimes & Peines. Penser l’abolitionnisme pénal
Mai 2021.
12,5×18 – 200 pages – 12€

Au tournant des années 1970 et 1980 s’est formée la « première vague » de l’abolitionnisme pénal. Elle a profondément renouvelé le champ de la criminologie critique et les réflexions sur le crime, la peine et la prison. Les auteurs « classiques » de l’abolitionnisme sont encore peu connus en France.
À partir de textes majeurs de Nils Christie, Louk Hulsman et Ruth Morris inédits en français, Gwenola Ricordeau fait découvrir ce courant de pensée qui inspire aujourd’hui les mouvements pour l’abolition de la police et de la prison, et qui invite à repenser les conceptions de la peine et du statut de victime.
Française installée aux États-Unis depuis quelques années, Gwenola Ricordeau est professeure assistante en justice criminelle à la California State University, Chico. Ses travaux portent sur les proches des personnes incarcérées, la sexualité et le genre en prison et les approches critiques du système pénal. Elle est notamment l’auteure de Les détenus et leurs proches. Solidarités et sentiments à l’ombre des murs (Autrement, 2008) et de Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux, 2019). Féministe et militante pour l’abolition du système pénal, elle écrit régulièrement sur les mouvements sociaux et les questions liées à la justice aux États-Unis et en France.
Presse:
Extrait sur lundi am https://lundi.am/Pour-nos-vies-en-morceaux
Léo Larbi, Sana
Avril 2021.
12,5×18 – 250 pages – 14€

Sana est un roman pluriel tressé autour d’une même figure féminine à deux âges opposés. Lulu, jeune enfant, tuberculeuse, enfermée au sanatorium de Roscoff, dont le flux intérieur des pensées, souvenirs, peurs et joies répond à son immobilité. Lulu, l’enfant devenue vieille femme, acariâtre, enfermée chez elle à Danjoutin, cherchant à atteindre sa fille en lui envoyant des collages hétéroclites de textes et d’images. Moins qu’un récit biographique, ce roman parie qu’une mémoire se constitue aussi de souvenirs qui ne nous appartiennent pas, ou plus. Non pas un récit de soi mais un récit où l’expérience et les souvenirs — et en premier lieu le traumatisme — sortent le sujet de ses gonds.
Léo Larbi, né en Alsace en 1985 et résidant aujourd’hui en Normandie, a suivi une formation universitaire en musicologie et en philosophie l’ayant mené jusqu’au doctorat. Si institutionnellement l’écriture a été pour lui liée d’une part à l’élaboration théorique et de l’autre à la composition musicale, il poursuit une
pratique romanesque depuis l’enfance. La découverte précoce – héritage de son père – de l’œuvre d’Henri Michaux marque pour lui un jalon crucial. Plus tard, la lecture amoureuse de Marcel Proust, James Joyce, Claude Simon et Samuel Beckett l’ont autant confirmé qu’influencé dans son désir d’écrire. Sana est son premier roman.
Phil A. Neel, Hinterland. Nouveau paysage de classes et de conflits aux États-Unis
Octobre 2020.
13×20 – 240 pages – 18€

Au cours des dernières années, la structure socio-spatiale des États-Unis a été fondamentalement transformée. Si la métamorphose est visible dans les pôles côtiers scintillants de la finance et de l’infotech, la majeure partie de ces transformations demeure cachée dans un territoire rural en déclin ou sur la frange des mégalopoles.
Hinterland, c’est l’arrière-pays américain, peuplé de batteuses à grains imposantes et de fermiers courbés, où des ouvriers venus de tous les coins du monde se pressent dans des usines et des « centres de distribution ». À la veille de l’élection américaine, Phil A. Neel nous livre ici les clés pour lire le conflit de classes et sa nouvelle géographie aux États-Unis.
Phil A. Neel est un géographe et activiste états-unien. Son travail vise à expliquer les déterminismes socio-spatiaux de la domination capitaliste contemporaine et à analyser les perspectives d’émancipation et les terreaux favorables à l’hypothèse communiste .
Presse:
inrockuptibles https://www.lesinrocks.com/cheek/12-livres-pour-comprendre-les-annees-trump-185550-21-10-2020/
Mediapart A l’air libre https://www.mediapart.fr/journal/france/041120/l-air-libre-speciale-trump-face-biden-le-passage-en-force?onglet=full
recension:
https://www.revue-urbanites.fr/lu-pinson-neel/
postface pour l’édition française: https://lundi.am/La-spirale
Chroniques du Désert, Corps mouvementés
Septembre 2020.
14×21 – 208 pages – 16€

Nos corps sont tenus en laisse et leurs débordements ne sont pas toujours la cause d’une libération. Si la pensée a bien des fois réinstaurée le corps comme l’expression même de la vie, elle l’a souvent fait au prix de la répression. Le corps torturé de la sorcière, les corps anéantis des hérétiques, les corps enfermés des sexualités…
Donner la parole aux corps, c’est pour nous la possibilité de penser ensemble la multiplicité des choses qui lui sont liées. Au travers de fictions et d’enquêtes sociales, philosophiques, géographiques, littéraires, nous interrogeons comment l’attention aux corps dévoile l’intention répressive et ouvre aux horizons révolutionnaires.
Chroniques du Désert est le nom d’une perspective. Celle-ci défend la nécessité de l’enquête. Les auteurs changent à chaque publication, disparaissant tout en pouvant revenir, mus par cette appétence commune.
Henri Lefebvre, Le manifeste différentialiste
Juillet 2020
11×18 – 224 pages – 12€

Le manifeste différentialiste fut publié pour la première fois en 1970 (Gallimard). Cinquante ans après sa sortie, les éditions Grevis ont trouvé dans ce texte une acuité au présent. Les revendications identitaires et micro-identitaires semblent aujourd’hui freiner les luttes collectives. Mais l’identité, d’après Henri Lefebvre, ne fonctionne pas tant par différence que par distinction.
La différence au contraire procède de l’affirmation et du dépassement. Si le retour de Lefebvre dans le champ des théories de l’émancipation arrive enfin en France, bien souvent cet ouvrage majeur est mis de côté. Il propose pourtant une hypothèse stratégique déterminante : la différence est révolutionnaire.
Raoul Vaneigem, L’insurrection de la vie quotidienne
Juin 2020
11×18 – 200 pages – 10€

Cet ouvrage compile une série d’intervention de l’auteur du Traité de savoir-vivre dans la presse à propos des insurrections mondiales en œuvre depuis 2018, ainsi que deux textes inédits.
Raoul Vaneigem oppose à la négativité de la terreur marchande et étatique un plaidoyer pour la vie et son autogestion inscrit dans un processus révolutionnaire qui ne fait que commencer.
Extrait https://lundi.am/Coronavirus-Raoul-Vaneigem
Chroniques du Désert, Le Désert Urbain
Septembre 2019.
14×21 – 304 pages – 14€

La Métropole a cette étrange capacité d’annihiler toute extériorité ou, plutôt, de rendre tout intérieur à elle-même. Que l’on vive dans les campagnes, la Métropole se rappelle à nous : on y vend les produits agricoles, on y trouve les centres de pouvoir, on y produit l’information. La Métropole est quelque part ce qui détermine aujourd’hui la plupart des existences. Et pourtant, elle est désertique. Bien qu’elle soit le lieu de fourmillement, la singularité tend à y être abolie. Les chaînes de magasins, les infrastructures, les lieux de fêtes, les quartiers de relégation, les quartiers en rénovation, les friches industrielles peuplées d’artistes, les mêmes pseudos éco-quartiers, etc., tout conduit à voir, dans chaque ville, les mêmes jeux s’y jouer et les mêmes ingénieurs s’y ingénier. Pourtant, si des mécanismes similaires s’observent, ils ne suffisent pas à abolir les particularismes liés à certaines spécificités et, notamment, à la capacité des individus à ne pas laisser la ville se produire sans eux.
Chroniques du Désert est le nom d’une perspective. Celle-ci défend la nécessité de l’enquête. Les auteurs changent à chaque publication, disparaissant tout en pouvant revenir, mus par cette appétence commune.
Adrien Brault & Simon Le Roulley, Pour la grève
Septembre 2019
11×18 – 200 pages – 10€

Depuis qu’il y a de l’exploitation au travail il y a de la grève. Celle-ci n’est pas à considérer comme un simple arrêt de la production : elle est une affirmation de soi. La grève est l’énoncé de notre irréductibilité à ce qui nous asservit. Car l’individu y affirme sa volonté de décider du sort qui lui est fait – par lui-même. Être pour la grève c’est ainsi travailler à en approfondir l’intensité, travailler à empêcher la réduction de sa signification.